Le vieux Montlaux

Un peu d’histoire

L’histoire du village de Montlaux n’est pas bien connue mais il semble avoir eu son heure de gloire au Moyen-Age. Nous trouvons des versions diverses de son étymologie ; nous ne savons pas tout des nombreux ancien moulins à eau (de 5 jusqu’à 13) qui parsèment son territoire le long du Lauzon, dont le plus ancien daterait du 13ème siècle et dont aucun ne fonctionnait plus en 1900. Pour les causes et la date d’abandon du vieux village comme « chef-lieu », nous trouvons aussi plusieurs versions : baisse de débit de la source, fin des guerres de religion qui rendent possibles les habitats au plus près des terres fertiles, ou la peste. Ce n’est qu’en 1840 que la mairie s’installa aux « Jacons » (village actuel).

 Il y aurait des tombes de l’époque néolithique à proximité de l’emplacement de l’ancien village.

A l’époque antique, Montlaux était probablement connue pour son eau si on en croit son étymologie. Montlaux anciennement Montlaurs vient du latin Monslaura, préalablement issu de Mons Aquae car l’ancien village était bâti sur un mont au pied duquel existe une source d’eau vive. D’autres étymologies parlent de mont laurier.. ….

La proximité avec une via Domicia, (celle qui partait de Turin passait à Sisteron, traversait le pays de Forcalquier vers l’Espagne), pouvait en faire une halte. On trouve trace dans des traités du Moyen Age du village de Montlaurs dès le XIème siècle.

Ce fut un comte de Savoie, qui après avoir été chassé de sa province, est venu bâtir une forteresse à la pointe d’un éperon rocheux, en face de la montagne de Lure. Ce fut une époque de prospérité pour le village, Montlaux était le « garde manger » des moines de l’abbaye de Cruis. Pendant le Moyen-Age, Montlaux comptait plus d’habitants que Cruis ou Saint Etienne les Orgues.

Il reste au vieux village des vestiges : pans de murs d’un rempart, tour quadrangulaire du XIIIème siècle, chapelle dédié à Saint Jacques et Saint-Christophe, détruite pendant la révolution et le cimetière.

Les archives de la commune commencent au début du XIXème siècle. Entre 1836 et 1881, on assiste à une forte hausse du nombre d’habitants qui passe de 267 à 335, hausse encore expliquée alors que le phénomène inverse se produit dans les communes voisines. Mais à partir de 1880 on assiste à un exode rural et à une décroissance de la population.

Pendant la première guerre mondiale, la commune de Montlaux va payer un lourd tribu avec 15 jeunes « morts pour la France ».

En 1939, 5 des 11 membres du conseil municipal furent appelés sous les drapeaux. Certains habitants participèrent à la résistance, certains prirent le maquis pour échapper au travail obligatoire Des familles juives furent cachées notamment à la ferme des Colomblancs, il y eu des parachutages, des anglais furent cachés. Un camp militaire français fut installé au moulin de Pologne pendant la seconde guerre mondiale.

Jusque en 1970 la population diminua jusqu’à 90 habitants, depuis nous assistons à une augmentation régulière pour atteindre aujourd’hui près de 200 habitants.

Le projet

Le site du vieux village de Montlaux, progressivement délaissé, a été totalement abandonné au début du XIXᵉ siècle. Depuis plusieurs années, la commune s’attache à préserver et à mettre en valeur ce patrimoine, longtemps englouti sous la végétation.

Une étude approfondie du Service d’archéologie du Département, achevée en 2020, apporte un éclairage remarquable sur l’histoire du lieu : Montlaux – Vieux Montlaux, église Saint-Jacques, Maxime Dadure, Archéologie de la France, mise en ligne le 27 février 2025.

L’église Saint-Jacques

Une première campagne de travaux destinée à stabiliser l’église Saint-Jacques et son clocher s’est déroulée entre 2019 et 2020. L’édifice, vraisemblablement détruit à la fin du XVIIIᵉ siècle, n’est plus en état d’accueillir les offices. Dès 1795, la décision avait été prise de construire une nouvelle église au hameau des Jacons, mais le projet ne sera finalement réalisé qu’en 1828, le temps de réunir les financements nécessaires.

Avant les travaux

Avant les travaux

À la suite d’une étude complète menée par un architecte – synthétisée dans un rapport de 117 pages – des travaux d’urgence ont été engagés pour sécuriser les ruines de l’église médiévale. Sa silhouette, haute de quinze mètres, demeure visible depuis les différents hameaux de Montlaux et constitue encore aujourd’hui l’un des repères emblématiques du village.

Pendant et après l’intervention

Pendant les travaux

L’objectif à long terme est de rendre le site du vieux Montlaux accessible au public, en toute sécurité, et d’y installer des panneaux d’interprétation. Après huit semaines de travaux non continues, la dernière réunion de chantier s’est tenue le 12 mars 2020, à la veille du premier confinement.
Bien que cette première tranche ait permis de stabiliser l’édifice, de nombreuses actions restent encore nécessaires pour assurer une sauvegarde complète de l’ensemble du site.

Après cette première tranche de travaux

La tour carrée

Une vidéo permet de visualiser l’état du site avant les interventions les plus récentes.

La seconde phase de travaux, engagée à l’automne 2020, avait pour objectif de consolider la tour carrée-pigeonnier des XIIᵉ-XIIIᵉ siècles. Ce bâtiment, le seul encore intact sur l’ensemble du site, présentait une structure fragilisée dont l’équilibre était devenu préoccupant. L’enjeu était donc de sécuriser et stabiliser durablement l’édifice.

État avant / après

Les travaux ont consisté à combler les lacunes et cavités, réparer les fissures et parements, renforcer les maçonneries et restituer une couverture.

Comparaison avant et après travaux

Une vidéo témoigne de la fin de cette opération de sauvegarde :

Coûts (HT) :

  • Étude et maîtrise d’ouvrage : 24 000 €
  • Travaux : 86 500 €

Financements  :

  • Comcom : 4 800 €
  • Conseil Régional : 34 600 € (soit 40%)
  • Europe FEADER : 23 764 €
  • Dons : 23 336 €

Les travaux généraux (2022–2025)

Une troisième phase, menée entre 2022 et 2025, a porté sur un nouvel ensemble architectural comprenant : l’îlot central du vieux village, incluant la tour carrée et les habitations attenantes, le quartier bas, plusieurs murs de l’église et le rempart ouest.

Ces travaux visaient à améliorer la sécurité du site et à protéger durablement les vestiges. Ils comprenaient également la réhabilitation du quartier de la maison du pigeonnier, destinée à accueillir le public, ainsi que la stabilisation des structures avoisinantes et des ouvrages en pierres sèches autour de la place. La montée de l’église doit être restaurée par la rue, et une signalétique de médiation est prévue pour accompagner les visiteurs.

En 2022, les élèves de l’École Nationale des Sciences Géographiques (IGN) ont réalisé un stage sur le site. Les résultats de leurs travaux peuvent être consultés ici.

Coûts (HT) :

  • Étude et maîtrise d’ouvrage : 45 000 €
  • Travaux : 250 000 €

Financements :

  • Participation du Conseil Régional : 112 000 €
    Fonds de concours CCPFML : 61 500 €
    Conseil Départemental : 60 000 €
    Mission Bern : 50 000€
    Dons : 11 500 €

Les médias en parlent :

Haute Provence Info, 27 mai 2022

Fréquence mistral
La Provence
BFM TV DCI

Médiation

Le site sera bientôt ouvert à la visite grâce à un parcours balisé comprenant des panneaux d’information et des illustrations. L’ensemble de la documentation associée est accessible sur les pages consacrées à la médiation.

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